Des panneaux solaires au-dessus de champs en Haute-Saône

Dans le cadre du développement et de la promotion des énergies propres en milieu agricole, un projet pilote en agrovoltaïque vient d’être inauguré à Amance, en Haute-Saône, et il semble porter ses fruits. En effet, la culture de fruits, de légumes et de céréales sous des modules solaires peut être doublement intéressante pour les agriculteurs. D’autant plus que cela contribue à une utilisation plus efficace des terres tout en s’adaptant au changement climatique. Explication !

Une centrale agrovoltaïque pilote en Haute-Saône

La première centrale agrovoltaïque a été inaugurée le 8 septembre 2022 dans la région de Haute-Saône. La Haute-Saône est l’une des régions qui ont subi les effets croissants du changement climatique qui se manifeste par de fortes chaleurs et de sècheresses intempestives en été. C’est la raison pour laquelle l’entreprise française d’énergie solaire TSE souhaite lancer ce projet de canopée agricole à Amance pour permettre justement de réduire la température de quelques degrés (jusqu’à 3.5 degrés en moyenne) sous l’ombrage et d’éviter ainsi l’évaporation et la transpiration du sol. De cette manière, le stress thermique des cultures est réduit, ce qui va augmenter le rendement et optimiser la qualité des produits agricoles.

Comment se déroule la canopée agricole à Amance ?

À noter que l’agrovoltaïque est une symbiose entre l’énergie solaire et les plantes sur les terres agricoles. La centrale agrovoltaïque est réalisée sur un champ de céréales (orge, blé, soja, colza, seigle fourager) de 850 hectares et 150 têtes de vaches allaitantes. Les trackers seront installés sur une surface de 3 hectares pour produire de l’énergie propre. Le projet d’expérimentation va durer 40 ans. C’est la ferme à Amance, située à 25 kilomètres au nord de Vesoul et dirigée par Sylvain Raison, 43 ans, qui en a bénéficié.

TSE rémunère l’agriculteur à 4. 500 euros par an pour une phase de test qui va durer 9 ans. En tout et pour tout, 5 500 panneaux photovoltaïques bifaciaux ont été déployés sur le terrain céréalier pour créer cet ombrage artificiel. Ils sont montés sur des structures mobiles suspendues et maintenues par des câbles à une hauteur d’environ 5 mètres. Chaque pilier se trouve à une distance de 27 mètres, créant ainsi des allées de 11 mètres de large pour permettre le libre passage des engins agricoles et la culture des terres en contrebas.

Quelle capacité de production pour la centrale agrovoltaïque de TSE ?

Chaque structure de modules photovoltaïques peut prendre en charge jusqu’à 18 modules PV rotatifs qui créent des ombrages dynamiques pour les terres agricoles sous-jacentes. Les panneaux tournent librement, à la verticale ou à l’horizontale, autour d’un seul axe afin qu’ils soient toujours orientés face au soleil. Ils changent leur inclinaison en fonction du mouvement du soleil et des conditions climatiques. Le mouvement des panneaux est géré via des algorithmes de tracking integrés dans une unité électronique appelée SCADA (Supervisory Control and Data Acquisition).

Grâce à cette gestion, il est possible d’obtenir une augmentation globale de la production jusqu’à 20 % par rapport aux systèmes photovoltaïques fixes. On peut également surveiller l’environnement en détectant des données telles que la température de l’air et du sol, l’humidité. Depuis sa mise en place, on a d’ailleurs pu constater que la terre sous les panneaux solaires reste douce, fraîche et humide, même en pleine période caniculaire et les céréales qui y poussaient sont plus gros, plus lourd et riches en protéines.

Grâce à cette canopée agricole, TSE peut s’attendre à produire 2.4 mégawatts- crête d’électricité, qui va être raccordée au réseau électrique pour répondre aux besoins d’environ 1.350 familles d’ici le mois de décembre. En tout, un investissement total de 15 millions d’euros a permis de réaliser ce projet d’agrovoltaïque, qui semble prometteur, à Amance. D’ailleurs, TSE ne compte pas s’arrêter là, puisque la société prévoit de réaliser une dizaine d’autres projets d’agrovoltaïque semblables à celui de la Haute-Saône d’ici la fin de 2024.  

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